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O D E S  À  L A  L U M I È R E  
 

















1   

   

De ce qui était
ton commencement
nul n'en sera plus avoué
mais que peut-il
s'attendre
dans cette fournaise
de la lumière ?

 Ta conscience
est pourtant limitée
et nul ne s'égare
en cette immensité où
dans ses brisures de carbone
le feu n'a pas toute
la pure ordonnance de l'eau.

 Quel était ton châtiment
d'être ainsi couplée
entre feu et eau ?

 L'enfantement dans la lumière
est la réponse
au don du père.
Son orgueil maintient
l'unité de ses parties
et son amour est dans l'ordre
de s'appeler Pierre.

 Aux Anges
voilà ce qui est mathématique
et l'image nous invite
à s'y mettre
pour avoir comme nourriture
le fait d'y être.

Les rayons de la lumière
c'est l'alignement des points
mais ne devrait-on dire
c'est l'alignement du point ?

Ainsi l'infiniment contenu
se contient infiniment
dans ce qui devient l'immensité
du monde à nous révélé
de son orthogonalité puissante.

D'avoir tant attendu
est-ce de toute éternité
l'avènement de ta présence
mais n'était-elle écrite
cette présence
aux sources d'une lumière.

— Ah Licht - mehr Licht —

Comme une lanterne
posée impassible
sur la table - le banc
ou accrochée au lampadaire
ou à la branche :

la chambre veille
l'espoir luit.

Ainsi tu commences
étincelle
par la couleur rouge
rouge est ton fruit
pourpre - infrarouge
lenteur des vibrations
les plus lentes de ton spectre
rouge signifie ton début
en signifiant ton existence.

Cela commence par ce fruit
(rouge) la baie sucrée
le premier lait
le sein tout et tout saint
la pomme de la première histoire
le signifiant premier
sujet des autres signifiants.

Tu étais concentrée de toi-même
et à chaque apparition
tu recommences
ton histoire
dépliant ton éventail
pour que chacun puisse y lire
son début et sa fin
te lisant en début et fin.

— Ist das aber nicht — ohne Ende —

Ainsi tu définis l'Éternité
te donnant à lire
en donnant ton bien.

Et dans tes yeux
il y a le couronnement du monde
où tu donnes
parce que tu le sais
toutes les lumières
que l'on ne voit pas.

Tu as souvent connu la paix
au fond de notre espoir
celle des univers entiers
ouverts dans une chambre
celle des grottes marines
aux profondeurs sans fin
où rugit la vague
où l'on entends la mer
au simple coquillage.

Dans les liaisons habiles
de tes désirs multiples
tu noues les chaînes dorées
aux seins qui te parent
et les larmes immenses
des cris de tes nuits
inondent ton regard
où pleut la clarté des croisades.














2    

 

Le jour se lève dans sa question
je suis dans sa promesse
l'orange fera son oeuvre.

Dans le secret du mensonge
tourne la rapine des habitudes.
Sens comme ça me fait pleurer
comme ça pleure à l'intérieur
jusqu'au souvenir
qui ne s'estompe
que pour glisser
sur la lame tranchante
où source la vie.

 La dalle des pierres
se veut justice pour fortune
mais quel augure
trace son chemin
d'un juste rapporteur ?

Le miroir du non-savoir
conduit les ânes
où ils sont nés
et dans l'orage du tout-puissant
la prudence
est affaire ailée.

Serait-ce dans une salle
qu'un rendez-vous est donné
pour entendre la victoire
des musiques célestes
sur l'entière disposition
de la bête alitée.

Mais encore dans ce noir
ce sombre accord amoureux
la muse indique dans un mot d'or
la passion de sa patience
et l'accord qui résonne
une fois se réveille
mué transmué.

Comme le jour revient d'un jour
l'orange tourne sa terre entière
et fait de sa pure révolution
l'amour qui subjugue toujours.

Et c'est d'un nouvel élan
qu'elle partage ses quartiers
la lumière en six couleurs
la nuit en douze
un jour en vingt quatre heures.


De tant de conditionnel
s'ouvre une cage
pour un oiseau.
La cinétique de son tour
sur elle-même
montre une page
d'un amour éternel.
Est-ce un jeu est-ce un leurre
Dieu n'en a pas la candeur
mais cette fois
la figure est née.

Dans sa parole de prophète
l'homme attend
d'être initié
mais elle a cette curieuse
l'avantage d'être soumise
à la mémoire de ses lettres.

C'est là qu'elle chante
la lumineuse
sûre de son pouvoir
de sirène
et dans la chambre
mystérieuse
sont les trésors
qu'elle nous soumet.

Allons-nous en
par monts et vaux
quêter ces campagnes
vivifiantes
et des paysages fabuleux
l'inscrire en cote
au bord des mers.

Car une étoile
se dit je t'aime
quand dans l'amour
on a sa peine
et dans Versailles et autre lot
c'est un toujours
qui vaut la peine.

Ne veuille pas t'éteindre
lumière des soirs antiques
ce que tu veux peut craindre
ce que tu sais pratique.

Et si l'histoire un jour
a besoin d'air
pour l'hirondelle
prends ton envol
et bouge
de ton arbre si sage
d'où tu traces les pages
de ta robe Roi-Mage
et ne crois pas pucelle
que la mort est certaine
mais trempe la
en ton sein
où tu gémis d'impatience
d'être enfin libérée
des solitudes amoureuses
et du parcours des jours
qui te rendent à toi-même.

— Va dans la direction
mène ainsi ce démon.














3    

 

De ton glaive
que tu dardes
et du trait
que tu lances
lumière
nourricière des plantes
tu traverses l'ombre
et te couches en un pli
aux allures de sommeil.

Qu'as tu fait
pour qu'un coeur
aussi sûr d'être roi
s'émeuve
pour être à terre
tout entouré de toi ?

Est-ce la chanson d'un père
qui court à tes flancs démuni
a
— ein Gold und Vater Rhein —
a

dans le sens qu'il est jaune
celui qui t'as trahis.

Et tu tournes
en ton sein
tout le sens
de ta perte.

J'amasse le temps perdu
ainsi tu le sais
notre vie est notre or
mais dans tout
ce charivari
le temps qui passe
a fait son nid.

Et dans l'espace
immanent
du présent qui s'inscrit
la fleur solaire
donne un sens à l'oubli.

De toute cette lumière
tu tendras vers le blanc
mais pour vivre ton vert
tu découvres tout un banc
comme un arbre
de généalogie.

Ainsi poursuivant
ta course journalière
tu ressembles à la lune
ta soeur ou ta mère
et le rayon laiteux
qui te met son croissant
rassemble un autre père
pour mériter le tien.

Mais que font là
ces faiseurs de faisanderie
qui dans leur mâle prétention
détiennent le transfert
de toute analité !

Quel effort de cheval
pour être une alouette.
Elle fuse vole et clame
son chant par dessus les blés
et même les rochers
au bord des chemins
et ceux des falaises
tout cela est plein de chant.

Vois, je t'attends
altière des ruisseaux
que tu sois belle chose
j'en ferai un tableau.

Et dans la savante image
que tu donnes incessamment
ton miroir kaléidoscopique
tourne comme moulin à vent.

Belle de charité
lumière infiniment
tu ouvres un firmament
sans même bouger les pieds.

Ton heure est notre argent
ta grâce notre parent
et l'image qui te garde
nous aime
et l'image que tu gardes
nous regarde.

Est-ce un ange
qui déploie ses ailes
quand tu fais si grande
révérence
au zénith à midi
dans ce nord des minuits ?

Tu veux tout pour parfaire
ta luminosité
et ton nom de femme erre
au vent des Voies lactées.

Dans l'île où se dressent
les colonnes de ton temple
s'inscrit la tendresse
du mystère des Anges
et toute cette organisation
au tempo céleste
d'une horloge inconnue
chargée de révélations.

Comme tu tournes
lumière depuis toujours
dans la fugue des mondes
la paix fait ton retour.















4    

 

Vers où donc
vert de peur
vert d'espérance
vert chlorophylle
versification
verre à l'envers.

Le transfert est-il
de couleur verte
lui qui nous maintient
dans le désir
de parler le désir
même si c'est écouter
en silence
la forêt qui chante.

L'amour de Dieu
c'est la mort du signifiant
et la vie conduit sa phrase
dans l'alignement
de toutes ses croix.

Quand l'artiste
prend son pinceau
c'est au fond d'un désespoir
qu'il trouve ses couleurs
et porte sur le mur
qui prend son refoulement
les limites de son être
c'est à dire son amour.

Ainsi la lumière
retrouve ce qui s'était perdu
elle rend au visible
ce qui restait dans l'inconscient.

Dans son miroir de verre
la femme se repère.
Comme elle est sage
dans sa certitude
d'être une lettre
maillon des chaînes
de son jour à paraître.

Viendra-t-elle la Loi
au pur sentiment des mariages
je t'aime dans qui je suis
issu du même arbre
tendant les branches fleuries
aux fleurs des doux ramages
où la part de nos différences
s'unit dans nos réciprocités.

Combien de fleurs
en leur pentagone
quelques unes en hexagone
font de leurs cinq pétales
l'arche de navigation
des ondes spectrales.

La lumière est une musique
elle a ses grandes partitions
ses symphonies magnifiques
où l'enfant meurt en cupidon.

C'est dans ces monts vertigineux
que la vaillante chasseresse
met au jour ses glorieux
fait le ménage la tigresse.

Et dans la gloire
du printemps fatal
derrière un rideau
de merisiers en fleurs
dans les pierres
de l'illusion certaine,

Sous-bois
d'eau de colombe
rameau de paradis
en jasmin doré
rouleau de parchemin
au purgatoire des chambres
écriture de sacrifice
et musicien d'été.

Car elle trônera la chapelle
un jour vaillante église
dans la causalité de son histoire
un jour secrète
un jour acquise.

Et dans la nuit lumineuse
par les rondeurs de tes monts
tu chantonnes et disparaît
emportant ton secret.

Reste à l'étrange de nous plaire
de s'inscrire pour écrire
et dans la grâce de ce travail
tu nous inspires
et nous permets.














5    

 

Légère
ton corps s'allège
tu passes en bleu
devant la fenêtre.

Mais combien puissant
et profond est ton lac
Émeraude — Outremer
Touareg — Cobalt
de Prusse — Indigo
Lapis lazuli.
Ton bleu fait la fenêtre
où ton mot nous ravit.

Est-ce pour le voyage
que tu parais
amande éternelle
où ton intention
est à dessein
de nous punir
ou convertir ?

En tous cas
ta distance nous est telle
qu'elle nous force
au deuil
ou à fuir.

Mais tu as dans ton pouvoir
la sage ambition
qui veille sur tes enfants
et le vide de l'espace qui blesse
comme à le mettre en musique
tu lui donnes sa respiration.

Toujours prête à dire
la vérité
combien souvent tu caches encore
dans la nuit du mensonge
tes trop vibrants trésors.

Elle était là dans un rêve
toute étendue de son long
la belle planche des galères
des aventures et des saisons.

Tu vois combien je t'aime
toute entourée de toi-même
du plus profond de ma maison
au plus intime de ta chanson.

Passent les jours
passent les semaines
ni temps passé
ni les amours reviennent
filent les jours
file la laine
sous le pont Mirabeau
coule la Seine.

Dieu pourvoit
dans ses grands bras
nous réunir
livre d'image
à l'éternel retour.

— Das Wasser fliesst
springt, singt —

Nous étions vingt et cent
dans l'Edwige du canon
(le savoir )
mais pour tous ces châteaux-forts
la belle étoile luit toujours.

De cette rivière qui chante
tu fais ton lac
et caches encore
là où les arbres se mirent

Pas de lumière pour les chiens
mais sur le maître
la voix
comme il est court
l'endroit d'où l'on parle
a

— est-ce au fond d'un coeur —
si sans bruit tu t'étales
sur les murs de ta charité.

Parfois même
tu ouvres ton voile
et l'on admire
sur la tangente du réel
tout le travail
de l'imaginaire.

Est-ce un effet rétinien
est-ce une multiplication
dans l'espace du rêve des choses
l'âme se déplace
transpose
et cherche autre chose.

Mais dis-moi
où se trouve le petit cahier bleu
aux notes innocemment écrites
ma mère même
le sait-elle
ou est-ce l'histoire
d'un π
qui se déplace au gré du vent
où ça lui chante
dans la conscience.

La vie sera belle
quand de ses larmes
elle se relève
et dans son grand
firmament
conduit ses dames
en se marrant.














6    

 

Un mal
n'est-il toujours
qu'une jouissance
égarée ?

Séduction
Approche du réel
Castration.

L'art nous préserve
de rester toujours
totalement gracieux
mais sans cesse
par lui on ose
en retrouver les traces.

La naissance des Grâces
importe à nos sens
mais l'oeuvre close
leur don s'efface
et repose.

Oh parme des infinis
terminaison pulpeuse
des couchants vénitiens
grenat des grappes
et lilas des raisins
bacchanales immenses
des couloirs du vivant
chute
et repos
horloge de la Mort
battement du pouls
et tic-tac incessant.

Cela veille
tu le sais
et le monde le sait.
Cela fait bien le mur
pour que la ronde
ne soit qu'une onde.

Aube aux doigts de rose
aurore au voile de safran
la solitude
n'est pas une maladie
elle donne plus de temps
un temps même infini
où tu dis être une amie
et moi là
suis ton amant.

Après tant de mal aux dents
la mort met tout ça en poussière
n'est-ce pas là déjà
une source qui chante.

Et dans cette pierre rose
sable de silice et fer
ne trouve-t-on déjà la sculpture
avant le ciseau du sculpteur ?
Non que la chose se passe d'argent
mais elle est avant tout
a

— autre chose —
a

et dans son âme
on boit encore.

Pour être sûre
de ton autonomie
tu fermes la boucle
dans un champ de lavande.

— Sortirons-nous de la duplicité —

Avant ta naissance
et c'est plus loin
la musique fanfaronne
reprenant les clauses
de ton superbe nom
et dans l'offrande
qu'elle fait au Prince
tu te découvres
toujours habillée de cadences
plus verte et nue
plus mauve et d'or.

Dans les mirages du Big-bang
déjà tu parlais de syllogisme
et les Archanges
sur ta page
étaient le lait
de Lapalice.

Par la beauté de ton édifice
rien ne franchit l'orifice
qui ne soit du sacrifice.

Là-bas sur le mur
tu soutiens l'identité
et dans la ramure
ton histoire est indiquée
mais pour tout ce spectacle
qu'est-ce qu'un vent
qu'est-ce qu'un an ?

— Ach so, sagt die Libellule !

D'avoir fait le tour
de ton écran
cadran
le merveilleux
nous guette.














7    

 

Qu'est-ce
au delà de tes bornes
dans la nuit de tes rayons
X, Y,
Γ(gamma)
et dans les puissances cosmiques
ce qui va plus vite que toi?

La figure se maintient
sans qu'on la voit
et c'est tout
ce que tu cherches
a

— lumière — invisible —
parfaire ton mensonge
ou pour être
plus que tu n'es.

 En quittant Lucifer
tu devient la pensée
et dans la grande atmosphère
tu revendiques l'esprit.

La beauté
masque de la mort
à ses petits zizis
se libère de son noir
et devient pur espoir.

Pour quelle cause
sommes-nous dans
l'institution
mais c'est ainsi
et la connerie
nous maintient.

Comme si
la justice en ce monde
était sous le traité
de la virtualité.

Mais la justesse
de la justice
dépend de l'angle
du transfert féminin
car elle sait, la barque
qui est à son bord.

L'esprit des choses
vit-il encore
ou ont-ils tout noyé
sous l'immensité
de la personne ?

Il vaut mieux se mettre
en conversation avec les arbres
tout en ramassant des myrtilles.

Les silences de la forêt
sont pesamment inscrits
sur l'espace qui s'y complaît.

Ah bien marâtre nature
puisqu'un tel adage ne dure
que du matin jusques au soir.

Faut-il croire à la Mort
puisqu'ainsi tu disparais
tout n'est-il entièrement présent
et vécu ici dans l'instant ?

Le vitrail vert bouteille
de la feuille de hêtre
contient-il autant de pages
qu'une caravelle sur l'océan ?

Les Prières
suivent la Posture
tu le sais
de ta nature de figure
mais pour nous
c'est Homère qui le dit.

Et prier
comme un Phénix
renaissant des affronts
du vulgaire
pour d'autres
plus malheureux que nous
parfois nous remplit de joie.

Mais à l'heure du miroir
dans sa conscience de mère
l'albâtre
reprend ses chiens
ses hommes ses prières
et laisse à la Nature
le sort du divin.

Pour trouver le feu
où tu danses
Noire Vierge Sage
au sommet des monts
veille la lettre
et le sacrifice.

Et dans la quiétude
de ta maison
mère du Roi des Aulnes
tu donnes au bon sommeil
la lecture de ta raison.

Regardes la montagne
comme elle tend la main
pour recevoir la nuit
dans son bleu qui s'allonge
tu la reverras donc
ton aimée au petit point.














8    

   

Lumière
toi qui Seule Sainte
parce que Mère
montres-nous le chemin
de la modernité
c'est à dire
la conjugaison du présent.

Quand tu fais
de notre vie ton pré
là tu parles et clame
la vérité
où chacun puise
en son trésor
pour te rejoindre
au point dit d'or.

Et l'anti-cube
à sa manière
fait dans son antre
grand effort
d'être à son heure
pour le décor.

Lumière du cinéma
toi qui nous projette
par derrière
pour nous mettre le nez
sur ton écran
dans les romans des scénarios
des personnages et des credo
tu tends à faire la révérence
pour le chapeau
qui sait tout faire.

Et comme tu n'es pas
un corps
mais beaucoup plus
et que tu ne cesses
d'y être
cela n'est pas un tord
mais ton pouvoir.

Le chemin
dans ce qu'il a
de conventionnel
c'est à dire qu'il nous porte
(nous et notre regard
ou notre projet)
au niveau du discours
commun
(celui du ON)
a-t-il ce chemin
la lumière qu'on lui porte
ou est-il d'un seul coup
éclairé par la porte.


Encore faut-il
l'aide du crayon
pour entendre la projection
qu'il nous invite à faire.

Comme les pins dans leur jeunesse
sont parsemés d'aiguilles
dans l'élan de leur sagesse
deviennent tout à fait tronc.

" Nul n'entrera
s'il n'est
protégé par la loi."

Quelle est-elle
la tourterelle
qui d'avoir fait
si grand émoi
nous prête une ombre
tout comme un toit.

Ainsi d'avoir tout un corps
quand l'un est possible
on peut en trouver deux
et de vivre si près
du coeur de l'arbre
que dans son bois
on sera dit
a

— maison —
a

et dans l'ombre duquel
il parle encore.

Certes la figure de la Loi
permet
et le discours du ON
confond
l'un ne va pas sans l'autre
et l'autre n'écrit pas sans l'un.
Mais entre la Loi et le ON
il y a encore tout un château.

Elle se dit,
surprise
et c'est une ruse

— ne cessons pas alors
de contre - dire —

Car dans les affres de Narcisse
se complaît son huit
où sans trop de prétention
nous cherchons son chiffre.
Et tout l'espoir
qu'il implique
se résout dans
l'inter - dit.


Au communisme
de la personnalité
avec ses impostes
au démarrage des voûtes
là vraiment commence
l'architecture,
et d'être ainsi dans la conscience
cela fait celle des Anges.

À Toi,
Reine de l'Aube
au Bois dormant
notre soeur imaginaire
dans la naissance du jour
tu nous envoies
comme la buse crie des baisers
les sens du fantasme
de la terre
où nous cherchons
nourriture à notre quête
de ton unicité.














9    

 

Colonne
chapiteau
imposte
est le trilogisme
qui soutient la voûte.

Dans la galère
des applaudissements
— rames frappant l'eau
pour l'avancée du navire —
jusqu'à la sacralisation de l'image
vous ÊTES là
pour ME tuer.

Je n'aurai pas d'histoire
avant celle qui m'attend
qu'elle soit mémoire
gloire charité
ou pauvreté
je n'aurai pas d'histoire
avant celle qui m'attend.

Innocente jeune fille
vierge en tout point
un rayon de ta grâce
vaut pour nous tout un monde.

Que tu sois nue
sous ta robe
personne n'en doute
mais tu joues
petit coeur
ton chapeau bateleur.

Et cette onde qui commence
fait sourire et charmante
tu nous prends l'innocence
pour en être innocente.

Je n'aurai pour détruire
tout un monde en délire
qu'une main qui caresse
et ordonne la promesse.

Êcriture et féminité
plus elle est grande
et plus elle entend
de choses
car plus elle en a.


Mais qu'allons-nous faire
de ce grand manteau
de larmes
posé sur les épaules ?

— Nous arrosons la terre
attendant de rassembler
les temps.

Certes la beauté devient
le seul miroir possible
quand il s'agit de dessiner
une figure
a
— Eine einer Baum —
a

mais depuis l'ancêtre
métaphysique
le temps se ralentit
et même ne bouge pas.

Et la figure modulable
de l'hyène au sphinx
à la femme
de la page à la Loi
à l'amour
et de nouveau la feuille
a

— comme une image —
a

la beauté se sacralise
toujours.

Ainsi parfois
elle prend des allures
d'éternité.
Mais à l'heure de son mépris
elle veut pouvoir dire
détruire
et c'est encore l'heure
de la chasse.

L'orgueil du père
est-il
de dire sans cesse
qu'il est
le détenteur du meurtre ?

Les vertes demoiselles
aux ailes bleues de nuit
et jambes de peignes
volettent paisiblement
à l'eau des moulins
et chassent les radoteurs.

Il en est qui démontrent
et d'autres qui taisent
car celui qui vit
ne fait pas de bruit
et ça suffit.

Mais on va en faire
pour qu'il soit à l'aise
et qu'en tant de roses
il découvre
sa parole close.














10    

 

Quand le torero
descend dans l'arène
il est en habit de lumière.

Fandango noir
et rose rouge
éventail spectral
spectacle bestial.

Et toi,
onde et corpuscule
tu transportes ta robe
tu traverses l'océan
des passions et des gens.

Quand tu libères ton fardeau
c'est tout un monde
en un verre d'eau
qui voudrait dire
j'éclaire
la terre entière.

Où veux-tu en venir
puisqu'après le noir de tes nuits
tu transformes ton aube
tu laves ton lin
tu reconnais l'ombre
et prépares les mets
des repas sibyllins.

Est-ce le secret
qui fait de toi
le plus précieux
des cadeaux de vie ?

où l'exaltante paternité
de ton signifiant
le plus secret
donne à ton nom
son charme et sa loi.

Certes,
toute expérience avec le Père
se solde par Icare
mais la Parole est éternelle
nourricière et nous soutient.

L'envol de ton habit
nous avait par trop ébloui
et le soir en silence
sous le rythme de l'accord
des guitares
tu danses sur la braise
la carte des étoiles.

Vous ne savez pas
ce qu'est la vie d'un solitaire
mais dans la charge de ses jours
la femme se repère
et donne à sa foi
l'amour du toujours
et la trame de rejoindre
par qui parle en son coeur
les grands axes du bonheur.

Vois quand tu rentres
dans la chambre
de tes fins doigts de musicienne
tu connais tous les secrets
 et la chaise qui s'éclaire
dans la poussière de lumière
tu l'élèves à ton souffle
par l'extraordinaire.

Quand tu seras servante
dans la maison divine
contenant tout l'amour
en ton blanc
les lettres de la vie
y sont pain quotidien
et les notes sublimes
des musiques des anges
entonnent le chant
de ton amour par coeur.

                                                      AW © 1995




Livre disponible en fomat 7,5 x 10 cm – 96 p — Reliure grecquée, collée — Couverture plexiglas





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